Meredy inspira longuement, sentant le flux de l'air frais descendre le long de son corps. En plein milieu de la rue, les passants passaient, sans se soucier de la jeune fille aux cheveux bleus. La jeune fille ouvrit l'étui de son violoncelle, un instrument qui s'accordait parfaitement avec sa voix. Elle sortit le précieux objet.
Un petit hylien et sa mère passèrent devant eux. Le petit garçon ralentit.
-Dépêche-toi, Pierrot, rouspéta la bonne femme.
-Attend maman, répondit l'enfant. Je veux voir le truc !
Un sourire étira les lèvres de Meredy. Elle se pencha vers l'enfant.
-Tu parles de mon violoncelle ? dit-elle.
-Désolé Mademoiselle, rétorqua la mère, nous somme pressés.
Et elle tira son gamin par la main, le sortant de sa léthargie. La jeune fille soupira. Bien sûr ... personne ne s'intéressait à une pauvre chanteuse des rues. Meredy poussa son étui devant elle, permettant ainsi de récolter les éventuels pourboires. Les premières notes du violoncelles s'envolèrent. Elle jouait furieusement, les émotions passaient dans son visage, les nuances se succédaient, la musique prit de l'ampleur.
[Kuroi Torikago ( à écouter )]
Sa voix se cala avec la sonorité de son instrument, s'éleva, planant au-dessus de la rue.
Kono unmei ni wa sakaraenai
Konmei suru nou ga kishimu
Ten to jikan ni wa temukaenai moujuu suru
ryoute no ito ga shimetsukeru
nuwareta me o akete
Je ne peux aller contre ce destin
La confusion résonne dans mes pensées
Je ne peux faire face au temps et à l'au-delà
Les mains docilement serrées par leur propre fil
J'ouvre ces yeux que l'on avait fermés
Quelques personnes s'arrêtèrent, jetant dans son étui un ou deux rubis. Et elle continuait à jouer. Elle n'était plus Meredy, elle était la musique.